09 mars 2008

11, cité Jean de Saumur


La maison de passe que Husson (Piccoli) indique à Séverine (Deneuve) dans Belle de Jour (1966) se trouve 11, cité Jean de Saumur.

La Cité Jean de Saumur n'existe pas (et semble n'avoir jamais existé). Les seules références trouvables sur le Net renvoient toutes au film de Buñuel. La plaque de rue aurait donc été faite et posée pour le tournage.
Saumur rappelle, si on veut, le cheval de la scène d'ouverture. Jean de Saumur, d'après l'avant-propos de Chaussures d'Antan (1913) de Jérôme Doucet, était chaussurier de Charles VI.

Le pied, le cheval, donc.
Resterait à vérifier l'adresse de Madame Anaïs dans le roman de Kessel.




14 août 2007

La fille de l'eau

La fille de l'eau, 1924 : Catherine Hessling, loin de l'eau, près du cadre

12 novembre 2006

Réanimer ce blog ?

Plus guère le temps (l'envie) de regarder des films en ce moment.
Je me souviens d'images de disquaires : Anna Karina dans Vivre sa vie et Dorothée dans L'Amour en fuite pour poursuivre le ping pong futile Godard-Truffaut de ces années-là, improvisé plus haut.
Une image sans titre qui m'avait travaillé : Bresson ? Possible pour les fronts butés. Mais quelque chose du décor disait que non (genre azulejos). Finalement, c'etait bien loin de Bresson, quoique sur la même rive du cinéma : Demy, La Baie des Anges, au tout début du film (dispute entre le héros et son père : tu ne joueras pas comme commandement). Mais, pour l'instant, introuvables ces photogrammes, perdus sans doute dans une sauvegarde incomplète. Pas de jérémiades, vive la perte !





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PS : Retour de perte :

Truffaut-Dorothée-l'amour en fuite

Demy : rendre à Jacques ce qui n'est pas à Robert.

14 mars 2006

Truffaut / Godard, une Japonaise passe

On se rappelle cette photo de Domicile conjugal (Truffaut, 1970) : Claude Jade (Christine Doinel ex-Dalbon) et J-P. Léaud (Doinel) côte à côte dans leur lit, elle lisant un livre sur Noureev, lui un livre sur les femmes japonaises. "C'est pour mon travail", prétend-il. Inutile de mettre la photo ici, tout le monde la connaît.Quand Christine découvre l'infidélité d'Antoine, il se justifie :"Elle, c'est un autre continent, tu comprends ?" Dans le film, elle s'appelle Kyoko, au générique elle est créditée comme "Mademoiselle Hiroko", en fait Matsumoto Hiroko.Chez Godard, la Japonaise, on la trouve dans Made in USA, 1966. Elle s'appelle Doris Mizoguchi (et dans la réalité, différemment bien sûr), Anna Karina (Paula Nelson) la trouve à son retour dans sa chambre d'hôtel, en compagnie de son copain, le neveu de celui que Karina a assommé et qui se trouve encore sur le lit. En fait, il s'agit plutôt de leur chambre ou de celle de l'oncle, contiguë à celle de Karina pour mieux la surveiller. Elle gratte une bluette sentimentalo-nippone qu'elle a commencée dans la salle de bains - lieu de torture de Belmondo dans Pierrot (1965)- et qu'elle poursuit dans la chambre, sur le bord du lit, pendant que lui, Yves Alonso, sosie de Belmondo- Allons-y Alonzo, tape sur sa Remington. Il écrit un roman qu'il ne finira jamais et qu'il appellera donc Le Roman inachevé. Aragon avait encensé Pierrot.Autant la Kyoko truffaldienne est vénéneuse et mortifère ("si je me suicide un jour avec quelqu'un, j'aimerais que ce soit avec toi"), autant chez Godard la Japonaise est une plante verte.
Karina, ex-Marianne Renoir, arrache la feuille à la machine et lit :
Qui est l'actrice aux yeux d'iris lourd et noir comme un bouquet
La Japonaise a soudain pour moi des airs de Manet
Sans doute est-elle comme moi lasse d'écouter leurs fadaises
Elle ne se sert que des mots que l'on connait.
Elle vient de là, la Japonaise. L'accessoire chez Godard n'est jamais exempt de double fond.

L'une chante, l'autre aussi : un peu plus loin dans un café, Marianne Faithfull. Elle a alors 20 ans.Elle chante son tube As Tears Go by pendant que Léaud découvre, blague de comptoir, la vitesse de l'amour.Et alors ? Comment ce hasard se termine-t-il ?
L'amourette Antoine Kyoko est à bout de souffle. Effrayé et glacé, il passe plus de temps aux toilettes du restaurant et au téléphone qu'à table avec son Continent.
Elle lui signifie la rupture en lui laissnt le message ci-dessous (il y avait eu un précédent de bandelettes -"elle s'appelle kyoko et elle t'aime"- qui avait provoqué la rupture avec Christine).
Ça se lit : "katté ni shiyagaré", ça signifie ce que dit le sous-titre et c'est la manière dont au Japon on a traduit A bout de souffle.
Parce que si vous n'aimez pas la mer, si vous n'aimez pas la campagne... vous savez ce qu'il vous reste à faire.
Doinel, qui avait proposé à Kyoko à leur premier rendez-vous d'aller au cinéma (dans un des photogrammes du haut, c'est Pariscope qu'il feuillette), cette fois-ci, il est servi.

24 février 2006

Le vélo manquant

Le voici le photogramme manquant dans le post du 17 février, Truffaut v(élo)s Godard.Et tout s'éclaire. La petite Sabine ? Sur le vélo de son papa. Un quatuor ? Oui, plus une.
Ça descend. le film aussi, après la scène du tourbillon se laisse aller à la griserie et la vitesse. N'empêche, cette scène de décompression est loin d'être tournée n'importe comment.
Et qui quitte qui ? Bassiak.
Et qui dit c'est ici que nos routes se séparent ? Personne. Pas un mot, pas une voix-off sur la musique de Georges Delerue. Encore une fois la trahison du souvenir.

17 février 2006

Vélo, télé, bonheur



Le Bonheur daterait de 65 d'après Wikipédia, ce serait le 7è film (7é long métrage ?) d'Agnès Varda. Toujours d'après la même source, il a obtenu le Prix Louis-Delluc en 64. Il est interprété par Jean-Claude Drouot et Claire Drouot. Homonymie ? Non, d'après la fiche du site du Festival de La Rochelle, les enfants du films sont "leurs" enfants.
Je recopie ici le synopsis.
Un menuisier qui aime sa femme et ses enfants, rencontre une postière avec qui il entame une idylle. Toujours amoureux de sa femme, il ne veut ni se priver, ni se cacher, ni mentir. Un jour de pique-nique en Ile-de-France, il lui parle.

Toujours d'après Wikipédia, Le Bonheur (daté de 1966) arrive dans la carrière de J-C Drouot après ou en fin de la série télé qui l'a fait connaître, Thierry la Fronde.
J'apprends qu'Agnès Varda est née en Belgique, comme Chantal Akerman dont je viens de classer un photogramme à l'instant.


Si je ne connaissais du film que cette simple image, on pourrait me faire croire que c'est Jean-Pierre Léaud qui joue le rôle d'Akerman.

Du Bonheur, je trouve deux photogrammes dans ma collection. Le premier (en haut) J-C drouot, son vélo, son fils (dans la série du dernier post, si on veut, si on est large, parce qu'il est dans le film platement utilitaire ce vélo, ce qui me semble transparaître dans le photogramme même), l'autre (en bas) avec une télé, pour amorcer le prochain post : l'écran dans l'image).

13 février 2006

Truffaut v(élo)s Godard

Cela pourrait être un jeu de main chaude, ou un sept familles inédit : le jeu des sept filmo(grahie)s.
Dans la filmo Truffaut, je demande le vélo.
Et c'est Bernadette Lafont dans les Mistons (1957).

Dans la filmo Godard, je demande le vélo.
Et c'est Anna Karina-Odile dans Bande à part (1964).

Elle rejoint le cours d'anglais Jelineck près de la Bastille. Frantz-Samy Frey et Arthur-Claude Brasseur la suivent en voiture. Frantz dit qu'il lui a caressé les genoux et qu'elle a la peau douce.

Dans la filmo Truffaut, je redemande le vélo.
Voilà Jules et Jim (1961). Après la scène où Moreau chante Le tourbillon (initié par : "le balancement du rocking-chair incite aux plaisirs de la chair"), le quatuor (Jules, Jim, Catherine, Albert) quittent le chalet. Ils dévalent une pente en vélo. Catherine crie : "C'est là que nos routes se séparent".

Le quattuor ? Vraiment ? Ils quitteraient le chalet tous les quatre ? Quid de la petite Sabine ? Et est-ce Catherine ou bien Albert-Bassiak qui a cette réplique ?
Dans la filmo Godard je redemande le vélo : Nathalie Baye, pédaleuse au ralentie, dans Sauve qui peut, la vie (1979).

12 février 2006

Tentative d'effacement


Il pourrait aussi s'appeler Tentative d'effacement ce blog. Mais, on le voit tout de suite : c'est la tentative avec ce qu'elle a de forcément démonstrative si elle n'est pas totalement réussie qui va se trouver au premier plan et prendre la vedette. Tentatives, au pluriel, commencerait à dissoudre le sujet et ce serait mieux.
Effacement ou Effacements, ce serait parfait, mais mensonger si on n'y lit pas l'intention programmatique.
Mais, au fait, pourquoi cette hargne anti-je ? Par réaction contre ce qui se fait ailleurs (mais la réaction n'est pas toujours bonne conseillère), parce que Barthes et d'autres l'ont montré et démontré, le je qui se laisse aller est le lieu du grégaire, il est sans cesse en quête de l'originalité (que B. qualifiait de "comble du conformisme").
Mais quand même pourquoi cette hargne anti-conformisme ? (Combat perdu d'avance, efforts vains qui enfoncent comme dans des sables mouvants ?) etc.

Peindre l'homme non tel qu'il est mais tel qu'il devrait être : effacé.

Photogramme : Lee Remick et Montgomery Clift dans Le Fleuve sauvage d’Elia Kazan (USA, 1960).

Ici et là, de temps en temps


On peut créer un blog pour créer un blog. On peut créer un blog pour dire quelque chose. Aujourd'hui, après les efforts de mise en ligne de ce blog, ce serait plutôt dans la première catégorie que je me situerais.

Je me : un gage ! Une des contraintes morales de ces notes devrait être de ne jamais dire je. Il existe plus d'une astuce rhétorique pour y parvenir, supprimer le sujet : Hier, écouté Hagège à Charivari. Ou, tout à fait faux-cul : Là-dessus, mon avis est que... Ou l'emploi du on... Les ruses de l'infiltration du moi qu'on refuse d'étaler sont innombrables. On veillera à les modérer !

(Ci- dessus) Photogramme extrait de Moi, un Noir de Jean Rouch. Parce qu'envie de le revoir. Et que passé tout à l'heure sur un blog africain (il s'agit du blog collectif des correspondants de Libération en Afrique). Et qu'en plus du moi, éviter la sur-présence des lieux d'où je viens et où je suis (la France, le Japon), ça fait du bien.